Schéma directeur logistique

Un schéma directeur logistique est la première étape indispensable à toute réorganisation en Supply Chain. Il s’agit d’une étude stratégique, dont le but est d’établir l’organisation logistique souhaitée d’une entreprise à un horizon de 10 ans. Elle peut être réalisée en interne ou par un consultant spécialisé.

Quelles sont les grandes étapes d’un schéma directeur logistique ?

Un schéma directeur logistique se divise généralement en quatre phases :

  • Une phase d’initialisation, qui consiste à répertorier les objectifs stratégiques de l’entreprise et à récolter l’ensemble des données nécessaires, qui peuvent être très nombreuses,
  • Une phase de diagnostic, qui permet de dresser un bilan de l’organisation actuelle,
  • Une phase de projection, qui permet d’établir l’organisation souhaitée à terme,
  • Une phase de synthèse, qui permet de d’établir des recommandations, de poser les jalons du projet et d’anticiper les obstacles d’ordre règlementaire ou organisationnel.

Quel est le contenu d’un schéma directeur logistique ?

Le pilote du schéma directeur a autant une démarche d’enquêteur que de prévisionniste. Il se base sur un fonctionnement actuel pour prévoir une évolution future. En ce sens, le diagnostic (parfois complété d’un audit de site) est des plus importants. Cette étape bénéficie toujours d’un regard externe, plus à même de repérer d’éventuels dysfonctionnements et de rapprocher la vision issue des données de la réalité observée sur le terrain.

Le schéma directeur logistique conduit toujours à l’établissement :

  • d’un schéma des flux (diagramme pondéré des flux physiques entre différents sites ou à l’intérieur d’un site logistique),
  • d’un logigramme du processus (description des étapes du process logistique),
  • d’un chronogramme des activités (bilan des temps écoulés entre chaque action), éventuellement complété par une analyse MTM des temps individuels,
  • d’une étude d’emplacement comportant un barycentrage,
  • d’une projection des flux et des stocks à horizon 10 ans,
  • d’une analyse stratégique comportant un diagramme SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces).

Quelles sont les données d’entrée nécessaires ?

Le schéma directeur logistique est toujours aussi bon que les données d’entrée sur lesquelles il s’appuie. C’est pourquoi il est indispensable de travailler en amont sur l’extraction de données issues des systèmes d’information de l’entreprise (ERP et WMS notamment). En pratique, les données suivantes sont le strict minimum pour commencer une analyse :

  • Base article (liste des références et de leurs dimensions)
  • Fichier de commandes (granularité à la ligne de commandes)
  • Base client (comportant les adresses postales)
  • Image de stock (inventaire des références stockées avec leur quantité et leur localisation précise)
  • Fichier des réceptions et expéditions (permettant de distinguer les transporteurs et les cut-offs)

Les projections prévues par le marketing sont également indispensables pour projeter les paramètres logistiques à un horizon de 10 ans. Enfin, tout plan, organigramme, schéma, etc. permettant de comprendre l’organisation sera particulièrement utile.

Quelle est la durée et le coût d’un schéma directeur logistique ?

En général, un schéma directeur logistique est une mission relativement bien définie, qui permet une résolution méthodique et standardisée, dès lors que les données nécessaires sont bien disponibles. Il faut compter environ trois mois pour mener à bien ce type d’étude, mais cette durée peut considérablement varier en fonction de la complexité du projet (nombre de pays, nombre de business units, etc.).

Il est possible de réaliser un schéma directeur en interne, mais cette approche n’est pas recommandée, à moins de disposer de ressources spécifiquement formées à la démarche. En effet, un schéma directeur logistique se doit de poursuivre une méthodologie stricte. Il s’agit de poser des bases solides à un projet qui débouche souvent sur des investissements très importants, par exemple en cas de construction de nouvelles infrastructures. Pour cette même raison, il est conseillé de retenir une société de conseil ou un consultant indépendant spécialisé en logistique, et non un cabinet généraliste dont ce n’est pas la spécialité.

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